Le Bulletin de la Banque de France n°246 : Article 7 La résilience des entreprises de taille intermédiaire en 2022 : un atout pour affronter les défis de 2023

L’analyse des comptes 2022 des entreprises de taille intermédiaire (ETI) témoigne d’une bonne situation financière pour relever les défis de 2023. En 2022, les indicateurs financiers se sont améliorés (chiffre d’affaires, valeur ajoutée et excédent brut d’exploitation) et ont dépassé les niveaux d’avant-crise sanitaire. Même si la trésorerie, mesurée en jours de chiffre d’affaires, s’est dégradée par rapport à 2021, les niveaux demeurent supérieurs à ceux de 2019. Les encours de crédit, notamment à destination des ETI, se sont accrus et le renforcement plus important des capitaux propres a permis d’afficher de meilleurs taux d’endettement par rapport à 2021. En conséquence, les ETI bénéficient de ressources propres accrues pour faire face aux investissements de 2023 et leur santé financière, mesurée par la cotation Banque de France, s’améliore encore.

Cet article analyse la situation économique et financière des entreprises de taille intermédiaire (ETI) en 2022, en mobilisant la base des comptes sociaux du Fichier bancaire des entreprises (FIBEN) de la Banque de France. L’étude est réalisée à partir d’un échantillon de plus de 46 019 entités légales regroupées en 6 254 ETI au sens de la loi de modernisation de l’économie (LME). Au sein de l’échantillon, la population s’est accrue de 3 % par rapport à 2019 (+ 174 ETI).

En outre, en 2020, les ETI « emploient 3,2 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP), réalisent 30 % du chiffre d’affaires et 26 % des investissements [...]. 33 % des salariés en ETP des ETI travaillent dans l’industrie manufacturière (34 % dans l’industrie), contre seulement 18 % dans les autres catégories d’entreprises (21 % dans l’industrie). Compte tenu de leur orientation industrielle, les ETI jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur, réalisant 33 % du chiffre d’affaires à l’export (contre 52 % pour les grandes entreprises) ». Ces spécificités se retrouvent dans les données Banque de France utilisées dans cette étude : l’industrie manufacturière représente presque 30 % de la valeur ajoutée des ETI en 2022 ; les secteurs « industrie manufacturière », « commerce » et « conseils et services aux entreprises » représentent presque 70 % de la valeur ajoutée des ETI en 2022 et regroupent deux tiers des bilans sociaux.

En 2022, l’activité des ETI poursuit sa reprise : le chiffre d’affaires progresse de 13,9 % par rapport à 2021 et la valeur ajoutée dégagée augmente de 8,6 % sur un an, à périmètre constant. L’excédent brut d’exploitation augmente de 10,4 %, tout en intégrant une hausse des charges de personnel et des impôts de production. En outre, la valeur ajoutée 2022 dans les trois secteurs regroupant l’essentiel des ETI est nettement supérieure aux niveaux de 2019 : à fin 2022, les ETI ont donc effacé le choc Covid.

En conséquence, le taux de marge moyen des ETI se redresse à 27,6 % en 2022, après 26,2 % en 2021, pour retrouver les niveaux pré-crise financière de 2008, qui constituaient déjà un point haut.

Même si elle cache une certaine hétérogénéité sectorielle, cette évolution positive globale se retrouve dans la situation de trésorerie positive des ETI relativement à 2019, avec un endettement diminué et une rentabilité en hausse. Ces résultats se traduisent…

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Le Bulletin de la Banque de France n°246 : La résilience des entreprises de taille intermédiaire en 2022 : un atout pour affronter les défis de 2023
  • Publié le 29/06/2023
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Mis à jour le : 29/06/2023 14:41