Observatoire du financement des entreprises Rapport sur la situation économique et financière des PME
Ce nouveau rapport de l’Observatoire cherche à évaluer l’impact des évolutions des performances économiques et de la situation financière des PME sur leurs comportements d’investissement.
Les travaux conduits permettent de dégager les observations suivantes :
La dégradation des performances économiques des PME que l’on observe depuis le début des années 2000 s’est accentuée à partir de 2008. En 2012 , le taux de marge des sociétés non financières atteint son plus bas niveau depuis le milieu des années 80.
Ces évolutions recouvrent des réalités sectorielles contrastées : le taux de marge a constamment baissé dans l’industrie manufacturière entre 2000 et 2007 (- 3 points), il a en revanche augmenté dans le secteur de la construction (+ 8 points). Cette hétérogénéité se retrouve également au sein des PME. En outre, la crise intervenue en 2008 et l’absence de rebond durable se sont traduits par un niveau élevé de défaillances, et les entreprises les plus fragiles sont sorties du tissu productif. La dégradation du taux de marge qui apparait dans les statistiques, liée notamment à l’évolution des salaires, s’en trouve dès lors atténuée. Comparées à leurs voisines européennes les entreprises françaises sont celles pour lesquelles le taux d’épargne a le plus baissé. En revanche, l’endettement financier des PME a crû dans un contexte de résilience du taux d’investissement.
- Sur le plan bilanciel, la résilience des fonds propres des PME qui ont résisté à la crise leur a permis dans l’ensemble de maintenir une situation financière solide, ce qui était au demeurant le constat de l’Observatoire dès 2011. En revanche, on constate une hétérogénéité croissante des situations des entreprises : la fragilité de certaines PME s’est aggravée depuis la crise de 2008.
- Le taux d’investissement des PME, quoique plus faible que celui des ETI et des grandes entreprises, est resté stable autour de 19%. L’évolution des modalités de financement (réduction de l’autofinancement au profit du financement par endettement) ne semble pas avoir affecté le niveau de l’investissement. On ne constate pas de décrochage en termes de taux d ’investissement par rapport à nos voisins européens.
- L’Observatoire s’interroge en revanche sur la productivité des investissements. L’effort d’investissement a concerné largement des investissements défensifs (renouvellement, mise aux normes), alors que l’investissement d’extension de capacité et d’introduction de nouveaux produits est resté limité, dans un contexte d’activité atone depuis 5 ans. La dégradation de la performance des entreprises pourrait également provenir d’un manque d’innovation technologique, les dépenses de R&D ayant été obérées par la baisse des marges. Une analyse approfondie montre que la bonne résistance du taux d’investissement a tenu essentiellement à la croissance de l’investissement immobilier. Si l’extension des capacités de stockage et plus généralement des locaux d’activité ne peut être considérée comme improductive, l’investissement en biens d’équipement est naturellement également important pour l’accroissement de la compétitivité.
La baisse des marges des PME constitue un point de préoccupation qui ressort des travaux de l’Observatoire. L’existence ou la perspective de marges suffisantes paraît cruciale dans la durée pour permettre aux PME d’investir dans la modernisation et l’innovation de leur appareil productif et de leur offre de services.
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- Publié le 01/01/2014
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Mis à jour le : 30/07/2018 16:32